Histoire
Des origines
à nos jours
L’art de la guerre
Le taijitsu trouve ses fondements dans le bujutsu, l’art du combat des guerriers et des samourais. Littéralement, « taijitsu » signifie en japonais « techniques du corps ». Dans le japon féodal, c’est une appellation générique pour désigner l’ensemble des techniques de combats à mains nues (par opposition à l’art du maniement des armes). On retrouve des traces de ces techniques guerrières dès le VIIème siècle, mais leur développement date essentiellement de l’époque de Kamakura (1185-1333).
Au XVIème siècle, le guerrier Nagao regroupe ces techniques de combat à mains nues, et crée une méthode de combat qui cherche à optimiser les moyens d’utiliser son corps comme une arme. Pratiquée avec une armure, cette méthode de combat à mains nues devait permettre de d’affronter un ou plusieurs adversaires, armés ou non. Ces techniques de corps à corps combinent des formes de luxations, percussions, et projections. Les coups de pieds, sauts, et autres techniques rendues difficiles par le port de l’armure étaient exclus.
Parallèlement à la technique guerrière des samouraïs, ces techniques évoluent vers le « ninpo tai jutsu », littéralement « techniques du corps dans la voie furtive », l’art des ninjas.
Au XVIIe siècle, maître Iso recombine les techniques de projections et luxations, et fonde le ju jutsu, ou « technique de la souplesse ».
Les secrets d’Okinawa
En 1609, les Japonais envahissent l’île d’Okinawa. Pour prévenir toute insurrection et assurer leur domination, ils interdissent le port des armes. En réponse à l’oppression, les habitants d’Okinawa développent secrètement un « art du combat à mains nues » : le Te. Il est probable que cet art martial a été enrichi de certaines techniques de kung ku ShaoLin, ramenées à Okinawa par des voyageurs chinois.
Le Te ou Okinawa-Te reste secret jusqu’en 1900.
La genèse du taijitsu moderne
Minoru Mochizuki, ancien élève de maître Jigoro Kano, le fondateur du judo et de maître Morihei Ueshiba, le fondateur de l’aikido, ouvre son dojo Yoseikan, la « maison de l’enseignement de la droiture » à Shizuoka sa ville natale en 1931. Il y enseigne le judo, le kobudo et l’aikijujitsu.
De 1951 à 1953, Minoru Mochizuki est en France. Il en profite pour montrer l’aikijujitsu, art qui subjugue un bon nombre de judokas, dont Jim Alcheik. Ce dernier est admis au Yoseikan où il reste pendant 3 ans de 1954 à 1957. De retour en France, Jim Alcheik crée en 1958 la Fédération Française d’Aïkido, Taijitsu et Kendo
Une réinvention française
Après le décès de Jim Alcheik en 1962, ses élèves se dispersent. Minoru Mochizuki encourage Roland Hernaez, l’un des assistants de Jim Alcheik à mettre sur pied une méthode de self-défense, le taijitsu forme évolutive du jujitsu traditionnel. Pour mener à bien cette tâche, il collabore notamment avec Daniel Dubois, l’un de ses élèves.
En 1972, Roland Hernaez, son frère Georges Hernaez, et Daniel Dubois se rendent à leur tour au Japon où ils étudient pendant quelques mois, le shorinji-kempo. Ils fondent à leur retour la Fédération Française de taijitsu et Shorinji-Kempo. Les deux disciplines se séparent deux ans plus tard.
En 1977, le taijitsu est rattaché à la Fédération Française de Karaté et Arts Affinitaires, qui deviendra l’actuelle Fédération Française de Karaté et Disciplines Associées (FFKDA).